Le mouvement des océans suit un rythme bien établi, guidé par les forces gravitationnelles qui agissent sur la Terre. Pourtant, les variations d’amplitude des marées ne sont pas constantes. Certains jours, les marées sont exceptionnellement fortes, provoquant des différences spectaculaires entre marée haute et marée basse. Ces fluctuations, bien qu’imprévisibles à première vue, obéissent à des lois célestes précises. Comprendre pourquoi les marées sont plus fortes certains jours, c’est plonger dans un mécanisme subtil entre la Terre, la Lune et le Soleil, orchestré par des cycles réguliers.
Une combinaison de forces gravitationnelles
L’intensité des marées est principalement déterminée par la force gravitationnelle exercée par la Lune et, dans une moindre mesure, par le Soleil. Lorsque ces deux astres sont alignés avec la Terre, leurs forces s’additionnent. Ce phénomène se produit lors des phases de pleine lune et de nouvelle lune, périodes appelées syzygies. À ces moments-là, les marées atteignent des amplitudes maximales, appelées marées de vives-eaux.
Cette configuration astronomique favorise un effet d’attraction plus puissant sur les masses d’eau océaniques. La Lune attire les océans vers elle, tandis que le Soleil renforce cette attraction lorsqu’il est dans le même axe. À l’inverse, lors des quartiers lunaires, quand la Lune et le Soleil sont à 90° l’un de l’autre par rapport à la Terre, leurs effets s’opposent partiellement. Il en résulte des marées plus faibles, appelées mortes-eaux. Ces variations expliquent pourquoi les marées ne sont pas identiques d’un jour à l’autre, mais suivent un cycle lunaire régulier d’environ 29,5 jours.
Des facteurs qui renforcent certaines marées
Au-delà de la position des astres, plusieurs paramètres astronomiques influencent l’intensité des marées. L’orbite de la Lune autour de la Terre n’est pas parfaitement circulaire, mais elliptique. Lorsqu’elle est au périgée — c’est-à-dire au plus proche de la Terre — son attraction est plus forte. Si ce périgée coïncide avec une syzygie, les marées peuvent être exceptionnellement puissantes : on parle alors de marées de vive-eau de périgée.
De même, l’orbite terrestre autour du Soleil est légèrement elliptique. Lorsque la Terre est au périhélie, soit plus proche du Soleil (en janvier), l’effet gravitationnel solaire est légèrement renforcé. Combinée à une pleine lune ou une nouvelle lune, cette situation peut générer des marées d’une amplitude particulièrement élevée. Ces superpositions d’effets rendent certains jours plus marquants pour les marées, et permettent d’expliquer les grandes marées observées quelques fois par an.
Les moments où les marées sont les plus spectaculaires
Il existe certains repères connus des marins et des habitants du littoral pour identifier les périodes de grandes marées. Voici les principales conditions qui provoquent une forte amplitude :
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Phase de pleine lune ou de nouvelle lune (syzygie).
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Position de la Lune au périgée, rapprochée de la Terre.
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Période de l’année autour du solstice ou de l’équinoxe, selon l’alignement Terre-Lune-Soleil.
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Présence d’un vent fort poussé vers la côte, accentuant la marée haute.
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Pression atmosphérique basse, favorisant une montée plus importante du niveau de la mer.
Ces combinaisons donnent lieu aux célèbres grandes marées observées notamment au printemps et en automne, où le marnage peut dépasser dix mètres dans certaines régions.
Une influence locale modulée par le relief
Si le mécanisme des marées est global, leur effet varie fortement selon les caractéristiques géographiques locales. Dans les baies étroites ou les estuaires, l’eau est canalisée, ce qui accentue encore davantage la montée et la descente du niveau de la mer. La baie du Mont-Saint-Michel en France est l’un des exemples les plus connus de ce phénomène, avec des marées parmi les plus fortes du monde. Voir les infos complètes.
La forme des fonds marins, la profondeur de l’océan et l’inclinaison des côtes influencent aussi la rapidité et l’amplitude des marées. Dans les zones où la mer est peu profonde et les côtes resserrées, le marnage est plus marqué. À l’inverse, en Méditerranée ou dans les mers fermées, les marées sont souvent faibles et peu perceptibles, même lors des grandes marées lunaires.
Les conditions météorologiques viennent enfin s’ajouter aux effets astronomiques. Une dépression importante peut faire monter le niveau de la mer, tandis qu’un vent fort orienté vers le rivage accentue la marée haute. Ces phénomènes locaux peuvent amplifier ou atténuer les marées astronomiques, rendant leur effet parfois imprévisible sur le terrain.
En conclusion, les marées sont plus fortes certains jours en raison d’alignements précis entre la Terre, la Lune et le Soleil. Ces configurations célestes, combinées à la distance relative entre les corps et à des facteurs géographiques ou météorologiques, expliquent les grandes marées que l’on observe à certaines périodes de l’année.